Expliqué simplement, le montage vidéo consiste à sélectionner, modifier, traiter, et assembler plusieurs séquences vidéo afin d’en faire un ensemble cohérent et continu, appelé film ou vidéo.

Le montage vidéo est l’une des étapes indispensables de la postproduction ; et même si l’on n’est pas un monteur vidéo professionnel, on peut quand même filmer et monter des vidéos de très bonnes qualités grâce à l’existence d’appareils et de logiciels de montage vidéo très performants.

Quelles sont les étapes préalables à un montage vidéo réussi ? En quoi consiste le montage vidéo proprement dit ? Quels sont les différents formats d’export une fois le montage vidéo terminé ?

Autant de questions auxquelles voici des réponses professionnelles.

Les étapes préalables au montage vidéo

Avant tout montage vidéo, il faut effectuer certaines opérations :

1ère étape : créer et enregistrer un projet de montage vidéo

Certains logiciels vous proposent de créer un projet de montage vidéo. Si ce n’est pas le cas du vôtre, créez un dossier spécifique pour votre projet et enregistrez-le immédiatement. Dans ce dossier, vous mettrez tous les fichiers nécessaires à la réalisation dudit projet.

Faites également attention au format choisi. Il doit correspondre à celui des rushes à monter. Voici un tableau des principaux formats d’image vidéo :

Tableau format

2èmeétape : faire l’acquisition numérique ou numérisation

Ici, vous allez importer les rushes, c’est-à-dire que vous allez importer, dans votre ordinateur ou dans votre logiciel de montage vidéo, les vidéos et sons bruts tels qu’ils ont été enregistrés lors du tournage.

Vous veillerez à ce que les paramètres d’importation choisis correspondent au format desdits rushes.

On peut importer les rushes depuis :

  • Des cartes mémoires (le plus fréquent et il y a de nombreux modèles de carte)

  • Des disques durs provenant de caméscopes,

  • Des Cassettes MiniDV provenant de caméscopes,

  • Des DVD provenant de caméscopes (plus rares),

  • D’autres sources vidéo. Site de partage de vidéos par exemple.

Notez que tous les fichiers provenant de caméra peuvent être dérushés pendant l’acquisition. Quant aux autres, il faudra avoir achevé l’importation avant de les dérusher.

Mais c’est lors de cette phase d’importation que peuvent se poser de nombreux problèmes techniques. Pour les éviter, il suffit de suivre à chaque fois le processus technique adéquat.

En revanche, si les rushes (à importer) ne sont pas compatibles avec le logiciel de montage vidéo, il vous faudra les convertir. Un bon logiciel pour le faire, c’est MPEG Streamclip. Il permet de convertir les différents codecs, il fonctionne sur PC et MAC, et il est gratuitement téléchargeable en plus !

De préférence, évitez de convertir. Car la conversion avant montage est destructive. La meilleure solution, c’est de choisir un logiciel de montage vidéo adapté à vos rushes, et non pas de chercher à adapter vos rushes à votre logiciel de montage vidéo.

Dans tous les cas, faites toujours une copie de sauvegarde de vos acquisitions. Ainsi, en cas de coup dur, vous pourrez retrouver cette base de travail.

3èmeétape : faire le dérushage

Pour dérusher, vous allez regarder l’ensemble des rushes dont vous avez fait l’acquisition. Puis, vous allez sélectionner les prises dont vous voulez vous servir lors du montage vidéo.

Un dérushage se réalise de plusieurs façons :

  • Dérushage effectué en même temps que l’acquisition des vidéos : ici, vous notez, sur une feuille de dérushage papier ou numérique, les prises que vous désirez garder pour le montage vidéo.

  • Dérushage effectué après l’acquisition : ici aussi, vous décidez des prises à garder, et les notez sur une feuille de dérushage papier ou se trouvant sur votre ordinateur. La seule différence, c’est que pour le faire, vous attendez la fin de l’acquisition.

  • Dérushage directement effectué sur le logiciel de montage vidéo: tout en visualisant vos rushes, vous leur assignez des balises de couleurs. Par exemple, balise de couleur bleue pour les rushes non sélectionnés, balise de couleur rouge pour les rushes sélectionnés, etc.

Maintenant, si vous avez besoin de modèles de feuilles de dérushages, en voici un (très simple) dont vous pouvez vous inspirer pour créer le vôtre :

feuille de dérushage

Si vous le voulez, vous pouvez en télécharger d’autres en cliquant sur les liens suivants :
Modèle de feuille de dérushage 1
Modèle de feuille de dérushage 2

4ème étape : organiser l’espace de travail

Avant de toucher aux vidéos importées, organisez votre projet. Cela présente plusieurs avantages :

  • Lors du travail de montage vidéo, vous retrouverez chaque fichier avec facilité, et gagnerez un temps fou ! Cela est encore plus nécessaire lorsqu’on effectue directement le dérushage sur un logiciel de montage vidéo. Il est si facile de s’y perdre et de ne plus savoir quelle était la bonne prise

  • Retrouver un élément qu’on désire retoucher dans un montage vidéo achevé des mois auparavant.

Le secret d’une bonne organisation de projet, c’est de créer un chutier (bin). Le chutier est un dossier dans lequel on range et catégorise les rushes.

Si j’ai une suggestion à vous faire à ce niveau, c’est de créer divers chutiers pour y classer les rushes par thème ou scène en fonction du type de projet. Vous pouvez en faire de même pour l’audio : un chutier pour la vois-off, un autre pour les sons, etc.

Ensuite, veillez à renommer tous ces chutiers et fichiers. C’est ainsi que vous les retrouverez facilement. Par exemple, si vous souhaitez garder les rushes dans un certain ordre, il vous suffit d’ajouter un numéro devant chaque nom de rush.

5èmeétape : établir un plan de montage vidéo

Ici, si votre film avait déjà un scénario, il vous suffira d’établir un plan de montage précis pour chaque scène. Car le plan de montage vidéo se trouve déjà contenu dans la trame narrative de votre scénario.

S’il n’en avait pas et que vous avez filmé les plans sans véritable trame narrative, vous aurez forcément besoin d’établir un plan de montage vidéo. Pour le faire, vous avez 2 possibilités :

1ère possibilité : concevez un plan global en vous demandant :

« Qu’est-ce que je veux exprimer à travers mon montage ? »

2èmepossibilité : construisez un plan plus détaillé. Il devra contenir les plans à assembler, des informations précises sur les effets de transition, etc.

Le montage vidéo proprement dit

1. Démarrez votre montage vidéo

Servez-vous de votre logiciel ou d’une application de montage vidéo en ligne pour coller bout à bout les passages sélectionnés lors du dérushage.

2. Ajoutez des transitions

Il existe de nombreuses transitions. Mais en général, on n’en utilise que 3 :

  • Le fondu enchaîné : il suggère le rêve. Il peut être également utilisé dans les scènes à forte intensité émotionnelle.

  • La transition franche : en fait, ici, on passe d’un plan à l’autre sans aucun effet de transition. La transition franche permet de suggérer une continuité dans le temps et l’espace.

  • Fondu au noir : il évoque une ellipse temporelle, à la limite spatiale. on l’utilise souvent entre deux scènes.

3. Occupez-vous de l’habillage sonore

Il y a dans le son des bruits dont vous aimeriez vous débarrasser ? Si oui, servez-vous de préférence des plug-ins de suppression de bruit. Si vous vous contentez des filtres de type passe-bande, de type passe-haut, ou de type passe-bas pour couper l’élément indésirable, le résultat obtenu sera moins bon.

Et si vous voulez ajouter vous-même des bruitages, vous pouvez les télécharger gratuitement sur de nombreux sites web tels que ou Universal-SoundBank ou encore Sound-fishing.net . Mais attention, sachez les fondre dans la piste sonore.

Autre chose : si vous avez enregistré une voix off, assurez-vous qu’elle soit claire et ait un volume suffisamment élevé sans être saturé.

Enfin, normalisez les sons. Autrement dit, assurez-vous qu’ils soient plus ou moins au même volume tout au long de votre film. Cela évitera, en plein visionnage du film, de devoir sans cesse monter ou baisser le volume, et le mieux ici, c’est de le faire à la main plutôt que d’utiliser des plugins.

Une astuce pour réussir cette partie, c’est de fermer les yeux et d’écouter tout votre film. Si vous gardez les yeux ouverts, vous risquez d’être distrait par les images qui défilent. En fermant les yeux, vous vous concentrerez sur le son ; ce qui vous permettra de déceler les erreurs éventuelles.

Vous veillerez également à ce que la musique ne soit pas trop forte. Sinon, elle va couvrir la voix off.

4. Ajoutez de la musique

Dans un film, on peut se servir de la musique pour impacter le téléspectateur d’une certaine manière. Les mêmes images n’auront pas le même effet sur lui qu’elles soient accompagnées de musique d’action, de musique douce, de musique à suspense ou qu’elles soient sans musique.

La musique choisie doit jouer avec les images. Procédez ainsi :

  • Assemblez d’abord les différents plans. Ne vous préoccupez pas de la musique à ce moment-là,

  • Insérez ensuite la musique de façon à en harmoniser la durée avec celle de la scène.

Par exemple, si la musique dure plus longtemps que la scène, vous pouvez par exemple prendre les trente secondes du début de la musique, et les trente secondes de fin. Mais veillez à ce que la coupure tombe au début d’une mesure et passe ainsi inaperçue.

Si vous n’y parvenez pas, retravaillez votre montage vidéo de façon à ce qu’il dure aussi longtemps que la musique. Pour cela, allongez les plans que vous aviez coupés, ou rajoutez-en.

Un avertissement pour achever cette partie : sachez qu’il est illégal de vous servir, dans vos films, de musiques sous copyright, sauf s’ils sont destinés à un usage privé ou personnel.

Le mieux, c’est de les composer vous-même, de faire appel à un compositeur, ou d’utiliser la musique libre de droit, tombée dans le domaine public, ou sous licence Creative Commons.

5. Ajoutez les titres et génériques

La longueur de votre générique doit être proportionnelle à celle du film. Vous ne pouvez pas faire un film de 17 minutes et avoir un générique de 5 minutes. Mais sachez qu’un bon bêtisier du film peut inciter les spectateurs à suivre votre générique jusqu’à la fin.

Quant au titrage, restez sobre. Pour cela, utilisez les bibliothèques de titres animés proposés par certaines versions d’After Effects. Si vous ne maîtrisez pas ce logiciel, allez consulter des sites tels qu’ Ayatoweb et Video Copilot. Vous y trouverez des tutoriels qui vous apprendront à réaliser des titres et logos animés vraiment professionnels. Pour finir, vous pouvez trouver des typographies gratuites sur les sites Dafont et Font Squirrel

6. L’étalonnage

Étalonner une vidéo, c’est lui appliquer des filtres afin d’en améliorer le rendu visuel. Cela contribue à créer des ambiances et rend vos images plus esthétiques.

Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, trouvez un making-of. Puis, observez la différence entre les images du tournage et celles du film final.

Pour réussir l’étalonnage, suivez les conseils suivants :

  • Ne passez votre film en blanc et noir que si cela est vraiment utile,

  • Si vous avez filmé avec des caméscopes numériques, augmentez un peu la luminosité et le contraste de vos images. Sinon, elles seront ternes et grisâtres. Mais pour harmoniser l’aspect des plans, il vous faudra régler cet effet plan par plan.

  • Jouez sur les effets et filtres se trouvant dans les logiciels de montage vidéo. Testez pour trouver ceux qui conviennent le mieux,

  • Utilisez des plug-ins (Magic Bullet Looks et Magic Bullet Colorista par exemple) pour modifier l’étalonnage. Veillez à bien doser vos réglages si vous voulez obtenir un résultat satisfaisant.

7. Travaillez sur les effets spéciaux

Il existe des effets spéciaux 2D et des effets spéciaux 3D, on peut faire un tas de choses avec : créer des clones d’une même personne, modifier le paysage dans le fond d’une vidéo, réaliser des animations, etc.

Au niveau des effets spéciaux 2D, il vous faudra utiliser les banques de données mises à disposition par des professionnels, ou alors maîtriser After Effects. Vous pouvez y parvenir grâce aux tutoriels du site web Video Copilot.

Quant aux effets spéciaux 3D, il vous faudra télécharger les modèles 3D très réalistes fournis par certains sites, les animer, puis les incruster dans votre vidéo. Ou alors, vous aurez à prendre le temps de maîtriser les logiciels d’animation ; ce qui n’est pas une mince affaire !

Montage vidéo : les différents exports

Après avoir monté votre vidéo, vous devez la finaliser, la concrétiser ; et pour cela, il vous faut l’exporter. On peut exporter au :

  • Format AVI. Mais en réalité, AVI est un fichier conteneur et non un format vidéo. On ne peut donc exporter au format AVI. On peut plutôt exporter dans un format (codec) qui sera encapsulé dans un fichier AVI. Par exemple, on peut choisir une exportation en MPEG4 dans de l’AVI.

  • Au format DV-AVI : si vous avez monté à partir d’un caméscope numérique à cassettes DV (format DV-AVI), conservez ce format en exportation.

  • Aux formats FLV et F4V (Flash Vidéo) : ce sont des conteneurs utilisant une variante de H264 ou des codecs VP6 de On2. Ces formats permettent de diffuser sur Internet ; et seuls certains types de lecteurs (VLC, Flash Player, etc) peuvent les lire.

  • Au format MPEG-Vidéo : il s’agit de MPEG2, un format qu’il faut choisir si l’on veut graver un DVD ou si le fichier source est également MPEG2.

  • Au format HDV : en fait, c’est un MPEG2 dont la résolution 1080i a une résolution réelle 1440*1080. Vous l’utiliserez si le fichier source est HDV,

  • Au format MAGIX Vidéo : ce format est spécifique à MAGIX. Donc, il ne peut être lu par d’autres lecteurs,

  • Au format WMV : ce format appartient à Microsoft. Il est accepté par la majeure partie des portails web et par les applications Windows,

  • Au format QuickTime Movie (MOV) : l’exportation en .mov sera utile pour une diffusion sur Internet ou pour une application Apple.

  • Au format Motion-JPEG : certains périphériques n’acceptent que ce format. C’est le seul intérêt qu’il a.

  • Au format MPEG4 : il s’agit d’un format complexe qui nécessite un bon paramétrage pour une exportation de bonne qualité.

  • Sous forme non compressée : c’est la solution idéale pour un montage vidéo. Malheureusement, pour avoir une vidéo non compressée, il faut décompresser le fichier source ; ce qui risque d’endommager la qualité de l’image.

  • Comme une série d’instantanés : ici, l’exportation se fait en créant une séquence d’images fixes au format Bitmap.

Voilà l’essentiel de ce qu’il faut savoir pour réussir un montage vidéo. Mais quel logiciel de montage vidéo utiliser ? Sachez qu’il y en a plusieurs de payants et de gratuits : Windows Movie Maker, Adobe Premiere Pro, Adobe Premiere Elements, Sony Movie Studio, iMovie, Final Cut Pro, etc. Nous en reparlerons amplement dans un prochain article.

En attendant, dites-nous si vous avez déjà tenté de faire un montage vidéo par le passé ? Quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Vous en êtes-vous sorti ? Si oui, comment ? Partagez votre expérience avec nous dans les commentaires ci-dessous.

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