L’assistant réalisateur est un poste-clé sur un tournage, à plus forte raison sur un tournage auto-produit. C’est aussi un poste très concurrentiel, occupé par la plupart de ceux qui veulent devenir réalisateur.

L’assistant réalisateur intervient à deux niveaux : d’abord en préproduction et ensuite sur le plateau.

I. En pré-production

Il a des missions bien définies, comme celle de faire le dépouillement, un document très important sur un tournage. L’assistant réalisateur va relire tout le scénario et produire un document par séquence (unité de lieu et de temps) dans lequel il va répertorier les accessoires, les décors, les acteurs (rôles principaux et figurants) les besoins spécifiques en machinerie, en voitures, etc.

Le dépouillement lui permet de lister tous les besoins en fonction de chaque séquence pour pouvoir l’organiser.

Il va aussi permettre d’établir le document le plus important sur un tournage produit : le plan de travail, c’est à dire le calendrier du tournage. Il va devoir le créer en fonction des disponibilités des comédiens, des moyens techniques de la production, des disponibilités des lieux et des écarts géographiques de manière à établir le calendrier optimal.

C’est un document un peu complexe sur un long-métrage. Il est plus simple à faire sur un court-métrage, parce qu’il y a 4/5 jours de tournage maximum, mais c’est un document-clé du projet audiovisuel que vous allez tourner.

cf. vidéo faite par un ami régisseur sur le plan de travail dont voici le lien.

L’assistant réalisateur va aussi participer à la plupart des réunions de préproduction avec les chefs de poste pour anticiper toutes les contraintes sur le tournage. Par exemple, si le chef opérateur dit qu’il va falloir beaucoup de lumière, l’installation va être assez longue. L’assistant réalisateur pourra intégrer dans sa préparation 1h30 d’installation et anticiper cette contrainte dans son planning. Il peut aussi gérer le planning à la journée, qui est dans la feuille de service.

La feuille de service est un document fait par le premier premier assistant réalisateur. Il est mis à la disposition de tous les techniciens et tous les comédiens. Pour la partie intendance/logistique, la régie donne aussi son avis, mais c’est l’assistant réalisateur qui le prépare et le donne chaque jour à tous les participants au tournage. On y retrouve le programme de la journée et les numéros des techniciens.  (cf. vidéo sur la feuille de service : lien à insérer)

L’assistant réalisateur peut faire toutes ses feuilles de service en amont, en créant un gabarit de feuille de service pré-rempli. Il devra les adapter quotidiennement au cours du tournage, au fil des changements (qui arrivent plus que fréquemment). S’il y a un second assistant réalisateur, c’est lui qui se chargera de cela, alors que le premier assistant réalisateur sera sur le plateau pour donner du rythme.

Sur les tournages auto-produits, il n’y aura pas de production à proprement parler, puisque vous allez tout produire vous-même. Sur la partie production, votre assistant réalisateur sera votre meilleur soutien. Il vous aidera à gérer tout ce que doit faire la production : logistique, réservation du matériel, trouver les lieux, organiser les voyages, etc.

II. Les responsabilités de l’assistant réalisateur sur le plateau

Il veille au bon déroulement du tournage. Il doit gérer les différents problèmes et faire en sorte qu’ils ne remontent pas jusqu’au réalisateur pour que celui-ci puisse se concentrer sur le jeu des comédiens et sur le cadre. Il sera le relais, le référent et l’interlocuteur de la plupart des techniciens. Le réalisateur, lui, parlera surtout aux comédiens et au chef opérateur.

Sa deuxième grosse mission est de tenir le programme de la journée. C’est un peu le maître du temps sur un tournage, c’est lui qui va donner du rythme. Comme il doit gérer tout le programme, c’est  souvent celui qui parle le plus sur un tournage. Il est nécessaire qu’ait un certain leadership quand il donne des directives et des indications. Il doit être suffisamment autoritaire pour se faire respecter sans se faire détester. Il doit motiver les troupes, leur faire comprendre qu’on travaille, mais dans la bonne humeur !

« Anticipation » est le mot-clé qui définit le mieux l’assistant réalisateur : il doit toujours tout anticiper.  Lorsqu’on est en train de tourner un plan A, dans sa tête il doit déjà être dans le plan B, voire dans le plan C, en anticipant toutes les contraintes.

Encore plus qu’un réalisateur, l’assistant réalisateur doit avoir les bases de chaque corps de métier.

Au-delà d’anticiper, il ne faut pas hésiter à dialoguer avec le régisseur parce que c’est important qu’intendance et mise en scène avancent main dans la main. Il faut également dialoguer avec tous les corps de métiers, y compris les comédiens, pour pouvoir anticiper tous les problèmes techniques, logistiques ou même humains. Si un comédien commence à être mécontent, l’assistant réalisateur devra le « calmer ».

Sur le plateau, sur un court-métrage autoproduit, il devra aussi s’occuper de la figuration. Dire aux figurants quand rentrer, etc.

Le métier d’assistant réalisateur est très formateur : c’est un super entraînement si vous voulez devenir réalisateur !

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