Par où commencer ?

Alors, pour débuter ce nouvel article, on va considérer que les derniers éléments que j’avais évoqué – l’apprentissage des bases de l’écriture et avoir de l’imagination – sont acquis ! Petite parenthèse, vous connaissez l’adage « rien n’est acquis » ? Et bien ceci s’applique plus encore au métier de scénariste ! Pourquoi ? Pour des raisons diverses et paradoxales, et comme c’est pas le sujet de cet article, je ne vais pas approfondir maintenant, je garde ça au chaud pour une prochaine parution…

Les possibilités de concrétiser sont assez nombreuse en fonction du format qu’on décide d’écrire: court métrage, moyen métrage, mini série, web série, short, long métrages… Comme les possibilités sont nombreuses et variées, on va procéder dans l’ordre: En premier, le Court Métrage.

Le cm, un purgatoire obligatoire ?

Il existe une idée reçu persistante qui divise les scénaristes : les débutants et autres semi amateurs pensent que le cheminement pour tenter de se faire connaitre est pareil que pour un réalisateur ! Pour un réalisateur, le passage dans le purgatoire du CM est un passage obligatoire ! Une sorte de bizutage nécessaire et formateur ! Par contre, ce postulat immuable est-il aussi valable pour les scénaristes qui débutent et qui sont en quête de reconnaissance ? Et bien, je fais parti des gens qui pensent que NON ! Pourquoi ? Avant tout, petit tour d’horizon des différentes possibilités. On va considérer qu’on vient d’écrire un « bon scénario CM » – comme je le répète assez jamais, c’est relatif… – et on va attaquer les étapes suivantes.

L’arène du cm

Aujourd’hui, avec l’explosion nucléaire d’internet, le monde du CM a changé, il a été chamboulé jusque dans ses plus profondes bases. Avant cette explosion, faire un CM est avant tout réservé aux écoles de cinéma dans le cadre de leurs exercices de fin d’année. En parallèle de ça, quelques réalisateurs motivés et ambitieux montaient des équipes pour réaliser des CM. La production était faible et ciblée dans la mesure où elle servait surtout à alimenter des festival spécialisés.

Par ailleurs, ces festivals impliquaient aussi des contraintes: se déplacer avec son CM, se loger une nuit, voir deux, le transport, la route, les repas…Des frais ! L’avantage de cette époque révolue, c’est que les équipes qui tournaient le faisait pour des projets auxquelles elles croyaient. Pas de quantité, juste de la qualité…

De la qualité à la quantité, il y a internet !

Maintenant, internet a explosé ! La diffusion est devenue d’une banalité affligeante ! On peut tout mettre en ligne, aucune limite ! Du coup, plein de gens qui pensent que réaliser c’est facile ont décidé de se lancer. Fini les diffusions discrètes et ciblés des festivals. Place aux sites et autres forums où on a même droit à des avis d’internautes – ce qui est une très bonne chose !. Le problème, c’est que le CM est devenu un « no man’s land » où le n’importe quoi côtoie le professionnel, et comme cette dernière partie est infime, elle est vite noyée dans la masse !

Difficile pour un scénariste de faire ses armes dans ce fourre tout indescriptible ! Surtout qu’à ce niveau, les « gens qui réalisent » – et oui pour la grande majorité c’est des novices profonds mais qui l’ignorent – n’attachent aucune importance au scénario ! Ils veulent juste s’éclater et faire des images pour faire des images. Ils font parti de cette école qui pensent que les images n’ont pas besoin d’histoire. Dans certains cas, oui, je l’admet ! Mais c’est là un exercice de style censé être porté par un très bon réalisateur. Pas un réalisateur du dimanche !

Jamais mieux servi que par soi-même

Certains scénaristes n’hésitent pas à passer derrière la caméra pour se lancer et se faire connaitre. C’est un plan audacieux qui peut porter ses fruits. Maintenant, ne faisons pas d’amalgame. En effet, écrire et réaliser sont deux choses très différentes. Il faut toujours garder à l’esprit la notion « d’impartialité créatrice ». En effet, on peut imaginer et écrire une histoire en ayant des idées de plan et de séquence précises – qu’il ne faut pas hésiter à mentionner dans la note d’intention –. Par contre, dans l’autre sens, c’est déjà plus délicat. A la réalisation, on va plus facilement dénaturer son scénario pour coller à des impératifs. On a tendance à céder à la facilité. Evidemment, la notion de contraintes budget existe aussi au stade de l’écriture, mais c’est encore différent, et là encore, ce n’est pas le sujet ! Mais j’y reviendrais… Et puis, réaliser ne s’improvise pas comme ça ! Il faut investir du temps, de l’argent, trouver une équipe motivée… Bref, un sacré lot de contraintes !

L’union ne fait pas forcément la force

Dans la suite du jamais mieux servi que par soi même, il y a la possibilité de collaborer avec un réalisateur. Là aussi, deux cas de figure. D’abord, il y a souvent des réalisateurs qui demandent de l’aide à des scénaristes pour les épauler dans l’écriture de leur CM. Par expérience, je sais que 95 % de ce genre d’annonce débouchent sur du vide. Pourquoi ? Simplement par ce que dès qu’on a plus besoin de vous, on vous dégage ! La collaboration est une bonne école, mais il faut être sur de du réalisateur avec qui on se lance.

Le cour métrage professionnel

Là aussi, il y a deux cas de figure. D’abord, le démarchage directe et spontané ! Et oui, ça existe encore de nos jours ! On peut très bien envoyer des scénarios à des sociétés de production – pour l’avoir fait, je peux vous dire que c’est loin d’être probant comme stratégie – . Ce ne sont pas les sociétés de production qui manquent ! – environ 200 rien que sur Paris ! – Mais bon, n’espérez pas grand chose… Mais ça peut marcher, si la personne qui se retrouve avec votre mail est de bonne humeur et qu’il lit jusqu’au bout ! Je connais des scénaristes qui ont réussi en démarchant directement.

Ensuite, il y a les appels d’offre, qui représente un vraie ouverture ! Où les trouver ? Plusieurs moyens. Les sites spécialisés de cinéma, certains forums, les lettres d’informations… Mais là aussi, il faut parfois se méfier de certains sociétés. Même dans cette partie, on peut tomber sur des charlatans qui se composent en 2 parties: les scénaristes « pompeurs » qui veulent juste trouver des bonne idées ou même de bons scénarios qu’ils refaçonneront à leur guise. Puis, les sociétés qui volent purement et simplement votre scénario ! Il y beaucoup de débat sur ce sujet et même si beaucoup de « légendes » et et autres idées reçues circulent, c’est une pratique qui existe. Certaines sociétés font mieux ! Elle iront vous dire qu’elle ne sont pas intéressées, vont pomper quelques idées, vont mouliner tout ça à leur sauce, et, emballer c’est pesé, elle tournent ! Evidemment, il y a les protection juridiques en dépôt de droit d’auteur. Et puis il y aussi les traces des mails… Dans le cas d’un plagiat avérée, il y a toujours moyen d’assurer la paternité du projet. Le première réflexe à avoir avec un appel d’offre, c’est chercher des informations sur la société en question. Si vraiment ça vous parait louche, n’hésitez pas à demander des informations complémentaires. A cette simple question, plus de 50% des sociétés ne daigne même pas répondre… Mais bon, relativisons à l’échelle fauché du CM: Un scénario CM ne vaut pas grand chose, et si vous concrétisez un jour, ce sera juste pour voir votre nom au générique en tant que scénariste, ce qui en soit sera déjà une très belle réussite !

Les subvenctions

C’est là un circuit intéressant qui peut ouvrir des portes, mais là encore, c’est un chemin très balisé qui a ses règles et ses codes. Il y a plusieurs types de subventions. Les nationales – ex CNC, BEAUMARCHAIS – et les régionales – CONSEILS REGIONAUX ET GENERAUX -. Chacun a ses contraintes. L’avantage c’est qu’elle sont ouvertes à tous. L’inconvénient, c’est que les projets doivent être très formaté: drame, ou comédie dramatique, avec un sujet d’actualité mais pas trop « border line », écriture classique… En gros, pour les jeunes loups qui veulent faire des projets en phase avec leurs gout, il faudra s’assoir un peu sur ses convictions profondes pour enter la percée !

Et puis, entre nous, il ne faut pas oublier que les subventions nationales, surtout genre CNC, c’est un peu la Mafia… On vous dira toujours le contraire, mais c’est gangréné de pistons et autres passe droit ! Je connais un scénariste professionnel qui a siégé à une commission de lecture. Il m’a clairement dit que c’est les contacts qui comptent ! L’avantage avec les subventions régionales, est qu’elle s’avèrent plus impartiales.

Les concours

Et enfin, la dernière et la plus ouverte ! Il s’agit des concours de scénario dans le cadre de festival régionaux, genre Clermont, Lille, Orléans… Ces concours représentent une belle vitrine pour un jeune scénariste, mais aussi n sacré tremplin ! De plus, les contraintes sont moins balisés, les jurys sont plus ouverts. Et surtout, dans la majorité des concours, on peut présenter plusieurs projets !

Pour conclure sur le cm !

Ce que je conseille donc, c’est de ne pas trop fonder d’espoir dans le CM. C’est avant tout un milieu fauché ! Et tiens, j’avais oublié, il y a aussi les CM qui passent sur le Service Publique à 2 h du matin. Là encore, n’espérez rien de ça ! Ces CM sont issus d’un catalogue vieux de 10 ans, et au vu des restrictions actuelles, ils ne sont pas prêt de le renouveler ! Non, il faut cibler ses efforts en priorité sur les subventions et concours régionaux. C’est là que sont les opportunités ! Prochaine article, l’explosion des nouveau médias, de la web série à la mini série…

Jean Claude

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