A l’origine
Avoir une bonne idée n’est pas une fin en soi. En effet, comment peut-on vraiment débuter un scénario avec une simple idée ? Une idée à la base est une notion très abstraite, absolument pas définie.
C’est comme si on disait pouvoir construire une voiture composée de 250.000 pièces détachées, et que pour l’instant on en possède seulement 10, et sans le moindre plan.
Avoir une idée, ou avoir une idée de génie pour les prétentieux, cela ne veut rien dire. Une idée de quoi ? Une idée de personnage ? Une idée de concept ? Une idée d’intrigue ? Une idée de fin ? L’idée d’une simple séquence ? etc.
La liste est longue… A ce stade, on est au tout début du processus créatif. C’est la première pierre à l’édifice.
En tant que scénariste, l’idée est un signal d’appel. C’est aussi un moment crucial. Lorsque l’idée naît, il ne faut pas la délaisser. Il faut s’y accrocher dans le but de la façonner et, surtout, de la développer.
Quand je parle d’idée, j’aime évoquer cette ancienne publicité de la SNCF qui mettait en scène une petite bête étrange recueillie par des agents et des techniciens. Ils la surveillent, l’élèvent, la nourrissent… Au fil du temps, elle grandit, prend de l’assurance. Une métaphore simple et efficace pour expliquer visuellement qu’une idée, pour se développer, doit être travaillée.
L’idée et la théorie du « si »…
Chaque scénariste, qu’il soit professionnel ou amateur, a sa propre conception concernant le développement d’une idée. En ce qui me concerne, j’adhère à la vision du script-doctor Robert McKEE (auteur du fameux Story) qui définit le concept de cette manière :
L’idée initiale n’est pas définitive. Il s’agit plus d’une question qu’on se pose sans arrêt sur le postulat de départ.
Exemple : un homme rencontre une femme dans un parc. Et « si » la femme était traquée par des tueurs ? Et « si » la femme était là pour piéger l’homme ? Et « si » la femme était enlevée sous les yeux de l’homme, que ferait-il ? La sauverait-il ? Et « si »… ?
Ce « si » qui doit sans cesse nous accompagner permet de formater et de finaliser la future intrigue. Ce « si » ouvre la porte à toutes les idées, à toutes les possibilités et en fait le tri. C’est là que le pouvoir de l’imagination et le feeling pour raconter une histoire entre en scène.
L’inspiration
Où trouve-t-on l’inspiration lorsqu’on est auteur? La réponse est simple… partout ! Le matin en se levant, en regardant tel ou tel programme à la télévision, en lisant le journal, en marchant… Tout est sujet à trouver « l’idée initiale ».
Je le rappelle, une idée initiale n’est absolument pas figée et définie. Elle sert à démarrer une histoire, à lancer une intrigue. Si, au fil du travail de développement, on s’aperçoit qu’on dévie de
l’idée première mais que la nouvelle voie semble opportune, il ne faut pas hésiter à s’y engager. Eh oui, il est plus facile de trouver une idée de départ que de la faire grandir !
Ecrire un scénario, c’est comme partir à l’improviste sur une route de campagne. On sait d’où on part mais on ne sait pas où on va arriver… L’écriture est un processus alliant création et découverte.
Le thème de l’explication
Avoir une idée et démarrer, c’est bien. Mais l’auteur doit avoir un autre objectif, la mise en forme de cette idée. Le futur spectateur ne doit pas juste la comprendre, il doit y adhérer, y croire. L’histoire est la transformation de l’idée en action. Action qui se subdivise dans le scénario en descriptions et dialogues.
Les bons auteurs n’expliquent jamais rien dans le scénario. Ils dramatisent, jouent avec les descriptions, les interactions entre les personnages, les sentiments. Le piège à éviter pour l’auteur, c’est tenter d’expliquer ses idées par le biais des dialogues et/ou de la narration. Ce genre d’erreurs est caractéristique des auteurs débutants.
La difficulté principale du scénariste est de faire passer son message. Et c’est là tout l’intérêt du recul et de la lecture critique du scénario une fois la première version achevée.
En effet, en tant que principal créateur du scénario, on baigne et on vit dans l’univers qu’on a créé. Tout nous paraît limpide et compréhensible. Mais notre vision « immergée » n’est pas impartiale. Seul un regard extérieur peut donner cette vision différente qui aide à rectifier et à modifier.
La théorie
La théorie, c’est en quelque sorte la morale d’une histoire. Ou encore le message subtil résultant de l’intrigue principale. Dans la majorité des cas, le scénariste n’est pas neutre. Par son style ou ses idées, il prend position et cette position se doit d’être claire.
On peut dire que si votre message correspond à votre théorie, le film en est la démonstration. Comme pour l’idée, il convient d’être clair face à sa théorie. Comme pour l’idée, elle doit se résumer en une phrase.
Exemple :De quel film peut être tirée cette théorie ? La naïveté peut aider à prendre le dessus sur les évènements de la vie.
Réponse : il s’agit de la théorie de Forrest Gump de Robert Zemeckis (1995). Scénario de Éric Roth.
Des messages, les films en délivrent à foison. Les thèmes les plus récurrents concernent l’Amour, la Mort, la Famille, la Guerre, etc.
Jean-Claude
En effet, l’idée est très importante. Très souvent, mes projets partent d’une idée, mais pas toujours. Parfois l’idée vient en cours de route.
Parfois, j’ai envie de faire un film avec un visuel particulier. J’ai envie de faire un type de film spécifique. Et à partir de cela, à partir de personnages et d’événements, une idée apparait.
Après, pour quelqu’un n’ayant pas de projet spécifique avant de commencer à écrire, la recherche d’idée est certainement un bon axe de travail !
Beaucoup de films sont mauvais et c’est parce que les scénaristes se penchent sur du déja fait et se prennent la tete pour sortir quelquechose comme si ils avaient un travail à rendre.
c’est peut etre le cas pour les professionnels au service d’une chaine.
Perso, je suis convaincu qu’une idée vient toute seule sans qu’on la recherche.
à partir du moment où on baigne dans un petit univers bien à soi, de se forger une personnalité d’auteur d’oeuvres originales bien à soi.
à partir de là, ça vient, on prend ou on jette ou on met de coté.
Quand ça nous plait, on ressent le concept.
je pense que c’est une erreur de se demander quand l’idée viendra, comment faire ect.
pour moi, l’écriture est fluide, et libre.
c’est une chose à stimuler, et où voyager.
garder le canal ouvert et laisser venir.
on commence par l’idée mais on finit par quoi?
peut on avoir la suite comme que faire lorsqu’on a tourné son court métrage.
c’est pas tout d’écrire, de tourner, mais aprés?
n’y a t’il que les festivals, la diffusion sur le net ou pour crer un truc perso ou en groupe que ce soit pour l’école ou pour le fun ou plus sérieusement d’avoir un bagage?
y’a quoi aprés?
vivement la suite ; )
Excellents conseils, bravo! Moi, je recherche des idées dans la vie de tous les jours, même quand je vais chercher ma baguette chez la boulangère. Des bribes de conversation entendues… Des scènes amusantes de la vie de tous les jours… Tout cela peut beaucoup inspirer!
D’ailleurs lorsqu’on veut regarder un film chez soi ou au ciné , il faut d’abord avoir une idée: http://www.idee-film.com