Bonjour à tous, et bienvenue dans cette deuxième partie de l’histoire des effets visuels !
Après avoir retrouvé les œuvres de Georges Méliès, nous pouvons maintenant évoquer le plein essor de ce nouvel art qu’est le cinéma. Les courts-métrages des débuts deviennent de plus en plus élaborés, les maisons de production florissent et les budgets enflent. Dès lors, les effets visuels sont un moyen idéal pour créer des œuvres toujours plus gigantesques tout en respectant les budgets.
Ce fut le cas de D.W. Griffith avec « Intolérance » (1916) et ses décors immenses, mais également quelques années plus tard, des expressionnistes allemands: notamment Fritz Lang avec « Metropolis » (1927). L’un des effets utilisés dans ce film est l’effet Schüfftan, dont voici un aperçu en vidéo:
Cet effet utilise un jeu de miroirs qui permet de mêler différentes sources d’image.
Une invention très importante aura lieu en 1914: c’est la rotoscopie. Cette technique consiste à relever image par image les contours d’une figure filmée, et sera utilisée tout d’abord pour les films d’animation afin de capturer au mieux les mouvements et démarches de personnages.
Par la suite, elle permettra de distinguer (toujours à la main !) des personnages au premier plan, pour les intégrer devant un nouveau décor (appelé matte).
Un bon exemple est cette vidéo utilisée pour Indiana Jones dans les années 1980:
Le terme « rotoscoping » est toujours utilisé de nos jours dans la post-production numérique, même si c’est maintenant l’ordinateur qui fait le gros du travail :).
« King Kong » (1933) sera l’un des premiers films-événements en terme d’effets visuels. Pour la première fois, un film établit ce qui sera le standard de nombreux blockbusters: une histoire pleine d’archétypes associée à des effets novateurs: mattes, animation image par image, animatroniques (le gros avantage des animatroniques, ou robots animés mécaniquement, est leur interaction en temps réel durant la prise).
La même année, on découvre l’Homme Invisible (RDV à 6’00 » pour un bon exemple de l’incrustation multiple, ou « cache contre cache », vu chez Méliès.)
1938 sera l’année où l’Académie des Oscars choisira de décerner une statuette pour les meilleurs effets visuels, à l’époque partagés avec les effets sonores.
En 1956, l’Oscar fut remporté par « Les Dix Commandements », qui contient l’une des scènes les plus impressionnantes de tous les temps: l’ouverture de la Mer Rouge. Notez bien comme le plan final est constitué d’une série de différentes couches, dont plusieurs représentent de gigantesques réservoirs d’eau renversés dans les studios de la Paramount.
Viendra ensuite « Mary Poppins » (1964), un autre vainqueur de l’Oscar, avec son mélange très réussi d’animation et prise de vue réelle:
Si vous avez la moindre question ou même une simple envie de réagir n’hésité ps à vous exprimer dans la partie commentaire :
A suivre: « 2001, l’Odyssée de l’Espace », « Star Wars » et les débuts de l’imagerie numérique.
Arnaud