À l’heure actuelle, que cela soit un film, une série, une émission ou encore un documentaire , toutes les œuvres audiovisuelles sont dépendantes pour vivre des financements de la télévision. Les chaines de télévision ont en effet des obligations de réinvestissement dans le cinéma et l’audiovisuel français et c’est l’apport principal des productions.
La télévision est donc le poumon de la production audiovisuelle française, et même si de nouveaux modes et modèles économiques tendent à se développer nous sommes encore aux balbutiements et l’économie audiovisuelle de divertissement (par opposition à l’institutionnel) n’est pas prête de pouvoir se passer de la télévision.
Cet article a donc la vocation de vous expliquer quels sont les modes d’acquisition et donc de financement des programmes qu’ils soient des programmes de stock ou des programmes de flux.
L’acquisition des programmes par les chaines
L’objectif pour les chaines de télévision est de se constituer une manne de programmes pour leurs grilles de programmation. Pour rappel, la grille des programmes d’une chaine change assez peu sur la forme mais beaucoup sur le fond et donc sur les programmes en eux même.
L’acquisition des programmes pour une chaine peut être constituée de deux manières différentes :
- en interne, c’est notamment le cas pour les journaux télévisés.
- en externes, ce qui est le cas de la majorité des programmes.
Pour les programmes en externe, la chaine via ses « unités des programmes », entre en contact avec des fournisseurs : les producteurs titulaires des droits patrimoniaux.
Comme toute œuvre de l’esprit, un programme acheté par une chaine n’en fait pas de cette dernière le propriétaire.
C’est le droit de diffuser le programme qu’elle achète. Ce droit de diffusion est d’ailleurs soumis à des critères de diffusions clairement identifiés dans le contrat (nombre de passages, période de diffusion, support de diffusion, etc.)
Les différents types de financements d’une chaine
Les diffuseurs (les chaines) peuvent avoir différents modes d’acquisition d’un programme et donc participer au financement de différentes manières :
L’achat de droit
L’achat de droit se fait sur un programme qui est terminé. Ce mode d’acquisition de programme est principalement fait sur des programmes étrangers déjà diffusés.
C’est dans la majorité des cas le vendeur international (article en préparation sur ce sujet) qui se charge de faire l’intermédiaire entre le diffuseur et le producteur.
L’avantage de ce mode d’acquisition pour le diffuseur se traduit par le fait qu’il achète un produit fini et généralement déjà diffusé qui a par conséquent déjà eu des résultats d’audience. Cela permet à la chaine de mieux apprécier la qualité du programme.
Le désavantage est qu’il est soumis en concurrence avec d’autres diffuseurs et que le prix d’acquisition des droits peut varier.
À noter que l’achat de droits peut se faire, en plus que sur des « produits finis », sur des « formats » ou concepts. C’est le cas de beaucoup d’émissions de programmes de flux.
Le diffuseur achète donc le concept d’une émission étrangère et la retourne dans sa propre langue.
Nous pouvons prendre pour exemple l’émission « Next » qui a eu le droit à son adaptation française.
Le pré-achat
Le diffuseur achète les droits de diffusion du programme au producteur alors que celui-ci n’est pas encore fini et souvent au simple stade de projet.
Cela permet d’un côté au producteur délégué de financer la fabrication de son programme.
De l’autre, le pré achat permet au diffuseur de réserver le programme et donc d’éviter la concurrence des autres diffuseurs.
À noter que le prix d’un pré achat est souvent supérieur à celui d’un achat. Ce type de financement est le plus commun pour les programmes de Stock.
La coproduction
Lorsqu’il y a coproduction, le diffuseur devient en échange de ça participation financière copropriétaire de l’œuvre et participe donc aux bénéfices à venir.
Les apports en coproduction sont généralement plus importants qu’ils ne peuvent l’être dans le cadre de l’achat ou du préachat.
Cette méthode de financement est souvent réservée à des productions qui nécessitent un gros budget tel que les fictions. À Noter que la coproduction ne dispense pas la chaine de payer le préachat pour pouvoir avoir le droit de diffuser le programme.
La production exécutive
Le diffuseur paie au producteur l’intégralité du budget lié à la fabrication du programme et en devient le propriétaire.
Le producteur lui est dans ce cas-là un prestataire qui monnaie son savoir-faire. Ce mode de financement est principalement réservé aux programmes de flux.
La production interne
C’est le diffuseur qui fabrique ici ses programmes avec ses propres moyens.
Ce mode de production est utilisé principalement pour les programmes d’information et de sport.
Nous arrivons à la fin de cet article, j’espère que ce dernier vous aura mieux aidé à comprendre les mécanismes de financement via la télévision qui sont à l’heure actuelle obligatoire pour rendre viable la fabrication d’un programme d’un point de vue financier. En attendant vous êtes cordialement invités à vous exprimer dans les commentaires :).
Romain