Dernier article de notre dossier sur l’utilisation des réflex et de certains de ses réglages.
L' »IL »
L’Indice de Luminance (IL), ou Exposure Value (EV) en anglais. Il est là pour vous sauver la vie. Concrètement, il permet des changements de dernière minute au cas où il est impossible d’avoir une exposition correcte avec les réglages choisis. Le choix artistique prime alors sur la qualité. En modifiant les IL, on ajoute du grain, et donc du bruit (c’est-à-dire des pixels indésirables).
Les IL vont de +3 à -3 en grimpant ou descendant d’un degré à la fois. Chaque changement d’IL correspond à un tiers de diaphragme. IL 0 = bonne exposition pour 100 ISO* pendant 1s.
Si on augmente les IL, on ajoute des lumières hautes (utile le soir/lors de concerts/dans un intérieur sombre). En revanche, si on baisse les IL, on enlève des lumières hautes (pratique si on est dans le désert et qu’on veut compenser notre choix de détacher un sujet en ouvrant exagérément l’objectif).
Si vous croisez et filmez Brad Pitt dans le désert, on vous pardonnera d’avoir du bruit. Ce genre de rencontre impromptue empêchera qu’on prête une grande attention à la qualité de la photo !
* sensibilité ISO : en photographie, la sensibilité ISO est l’échelle de mesure de la sensibilité des surfaces sensibles (pellicule en photographie argentique, capteur en photographie numérique).
La balance des blancs
White Balance, en anglais. Ce réglage change la température de couleur de votre photo (exprimée en K, Kelvin). Une température élevée (7000K) flirte avec les tons bleus, alors qu’une faible température (1000k) avoisinne les tons rouges (bougie). Il y a deux valeurs normalisées : 3200K pour la température dite « tungstène » et 5600K pour la température dite « daylight ».
L’utilisation de pré-réglages pour la balance des blancs est tolérée. Il y a différents symboles et, selon votre situation, vous choisissez le symbole correspondant.
Vous pouvez aussi entrer une valeur manuellement (dangereux sans thermocolorimètre). Le top du top : photographier une feuille blanche exposée avec la lumière de votre lieu. L’appareil enregistre « comment le blanc se comporte » sous cette lumière. On met cette photo en mémoire. L’appareil photo numérique applique aux tons clairs la même température que celle de la feuille, assurant un rendu parfaitement naturel.
Les modes photos
Bien que votre APN en propose en grand nombre, je considère qu’il y en a uniquement 3 : « tout manuel », « priorité ouverture », « priorité vitesse ». Selon votre marque de boîtier, la terminologie ne sera pas la même. Aussi je me restreins aux termes génériques :
TOUT MANUEL : mode par excellence, à terme je vous conseille de photographier uniquement avec celui là. Non seulement vous avez la photo que vous désirez à 100% mais surtout vous avez tous les outils en main pour être le plus créatif et le plus flexible possible selon les situations. Vous réglez le diaph (f) et le temps de pause (vitesse).
PRIORITE OUVERTURE: pratique si l’on doute ou que l’on ne veut pas réfléchir à faire un effet transcendant de dynamisme. On choisit son diaph pour avoir la bonne profondeur. Le boîtier calcule alors la vitesse correspondante (dans la plage de non-flou, rappelez-vous le coup du 30mm = maxi 30e de seconde, le boîtier ne dépassera jamais cette vitesse)
PRIORITE VITESSE : si votre but est d’avoir un flou de mouvement vraiment propre et que vous ne souhaitez pas vous casser la tête, contentez-vous de choisir une vitesse. Le boîtier adapte pour vous le diaph qui donne une bonne exposition (je n’ai pas dit belle)
N. B. : les photographes déjà expérimentés qui lisent ce dernier point me trouvent certainement présomptueux. « Taccone, il arrive du premier coup à trouver le bon diaph et la bonne vitesse sans jamais faire d’essais ?! ». Non, bien sûr je n’y arrive pas du premier coup.
Certains photographes, loin d’être flemmards ou inexpérimentés (quoique…), se mettent en mode « priorité » afin d’affiner leurs réglages. Ils ont ainsi une valeur correcte de base et peuvent travailler à partir d’elle selon leurs intentions.
Personnellement, je trouve que c’est une perte de temps. Si on est sur Canon, il faut passer en mode Av (priorité à l’ouverture) ou Tv (priorité à l’obturateur). On fait la photo, on analyse l’histogramme (un graphique qui donne la courbe d’exposition). Si le résultat est satisfaisant, on repasse en M (mode manuel) et on shoote. Si ce n’est pas satisfaisnat, on repasse en M et on réessaye jusqu’au bon réglage.
Pourquoi ne pas supprimer cette étape inutile et tester directement au feeling en restant en mode M ? Un bon photographe a l’oeil et n’a en général pas besoin de se mettre en mode Priorité pour avoir une valeur de base correcte. C’est mon point de vue, il vaut ce qu’il vaut.
Qualité de prise de vue
Lorsque vous shootez, le boîtier comprime la photo afin de gagner de la place. Pour info, cette opération est faite à l’aide d’un algorithme JPEG (nous verrons cela en détails). Plus vous compressez, plus vous perdez de la qualité. Moins vous compressez, plus vous aurez de détails, logique.
En RAW (format de fichier d’image), il n’y a presque pas de compression. Ce type de format ne sert que pour des retouches avancées et n’est lisible que par les logiciels pros ou ceux fournis avec votre appareil. Vous ne pouvez donc pas aller à une borne de tirage avec du RAW sur votre carte SD.
Dans le cas d’une utilisation quotidienne, choisissez l’option fine 12M. Avec une carte 8Go, vous avez déjà la possibilité de prendre 3000 photos…
Si vous voulez commencer à bidouiller, les constructeurs ont eu une superbe idée : on peut photographier en RAW + JPEG en qualité maximum. Autrement dit, une même photo est enregistrée au format RAW de votre boîtier (car il y en a un par fabriquant) + un format JPEG universel. Pratique mais incommode : vous n’aurez droit qu’à 300 photos pour 8Go…
à propos des cartes
Il y a plein de types de cartes mais ce n’est pas la peine de tous les aborder. La majorité des reflex entrée et milieu de gamme ont des cartes SDHC. Ce qui varie d’une carte à l’autre est leur débit.
Exprimé en Mbits/s, le débit définit la quantité d’informations qui peut transiter sur le support en une seconde. Si vous ne faites que de la photo, la SD la moins chère fera l’affaire. En revanche, si vous utilisez le mode « rafale », il faudra vous munir d’une carte plus puissante. Si vous vous servez de la de vidéo, une bonne carte (au moins de classe 10) vous sera indispensable. Si vous vous dispensez de cet achat, les données seront inutilisables à cause des métrages hachés et incomplets. Optez pour une carte de classe 4 est un très bon choix de polyvalence, surtout pour les reflex premier prix.
Voila, vous êtes parés pour partir à l’aventure. Inutile pour l’instant d’en savoir plus, vous avez matière à briller. Entraînez-vous d’abord à maîtriser les notions exposées ici. Soyez rassurés, une vie n’y suffirait pas ! Lorsque vous vous êtes accoutumés à ces réglages, passez à la suite pour profiter de votre expérience et vous régaler à approfondir.
Merci beaucoup ce dossier m’a énormément apporté !
Merci pour tout, un dossier tout de connaissances .
Bonjour.
Un grand merci pour ces dossiers détaillés et accessibles.
La photo était pour moi difficile à appréhender.
Je vais reprendre mon appareil photo et le re-découvrir différemment !
Super , ravi que cela t’ai aidé 😉
merci bcp j’ai bien aimé ..c’est tres utile….
Vraiment merci pour cette lecon