Voici un article spécial sur les différentes cartes mémoire. Dans un premier temps, on va un peu parler d’histoire, avant d’aborder les notions de vitesse d’écriture et de vitesse de lecture. Je parlerai aussi de la nuance megabit/mégaoctet, et enfin je vous présenterai les différents supports d’enregistrement qu’on peut trouver à l’heure actuelle en vidéo.

PARLONS histoire

Revenons 15 ans en arrière, où les smartphones n’existaient pas. Dailymotion était le concurrent direct de Youtube. Les supports d’enregistrement à mémoire flash n’avaient pas encore pris le leadership sur tous les autres supports d’enregistrement… 

Et oui, on trouvait des caméras qui enregistraient sur DVD, sur disque dur interne à l’intérieur de la caméra et aussi sur cassette ! Peut-être que les termes de mini DV ou de Betacam vous parlent ? J’ai connu ça au tout début, quand je commençais la vidéo. Nos caméras enregistraient sur mini DV, même si ces cassettes étaient déjà de la vidéo numérique ! 

Cassette vidéo digital Mini DV

Si on veut vraiment parler de vidéo analogique, il faut retourner encore plus loin en arrière. Je devais avoir moins de 10 ans et on trouvait des caméscopes analogiques : le VHS, le VHSC, le SVHS, la vidéo 8… Les plus vieux d’entre vous ont certainement des trucs sympas à raconter là-dessus !

Finalement et assez logiquement les cartes mémoires à mémoire flash se sont imposées, même si elles ont pris des formes diverses et variées. Mais avant de les voir en détail, j’aimerai vous expliquer deux choses importantes.

Vitesse d’écriture et vitesse de lecture

Dans une carte mémoire, il y a deux notions importantes à connaître : la vitesse de lecture et la vitesse d’écriture

La vitesse de lecture est la capacité d’une carte à lire un fichier. Si le fichier a un trop gros débit, supérieur à la vitesse de lecture, elle ne pourra pas le lire. Mais ce qui nous intéresse, c’est surtout la vitesse d’écriture, à savoir la capacité d’écrire un fichier et notamment un fichier vidéo. 

On y reviendra dans l’épisode spécial sur les cartes SD mais il est souvent indiqué sur une carte que la vitesse de lecture est supérieure à la vitesse d’écriture, ce qui peut être trompeur ! 

La nuance entre mégabits et mégaoctets

La nuance entre méga bits et mégaoctet peut aussi être trompeuse. 

Par exemple, quand on enregistre en 100 méga bits (Mb), la carte SD annonce qu’elle enregistre à 30 mégaoctets (Mo). On a tendance à se dire : « Mince, le débit de mon appareil est supérieur à ma vitesse d’écriture. Comment je fais ? ».

L’un s’exprime en mégabit et l’autre en mégaoctet. 

1 octet = 8 bits.

Si on veut transposer, il faut donc multiplier par 8. 

En terme de stockage, on parle généralement en octet.

En terme de débit, on parle plutôt en bits.

La carte étant un moyen de stockage, on parle en octet.

Les différents supports d’enregistrement

SSD

Ce sont des disques durs à mémoire flash. Les SSD équipaient d’ailleurs la première (feu) Black Magic Production en interne, mais généralement la plupart des SSD sont utilisés directement dans des enregistreurs (moniteurs enregistreurs, enregistreurs de régie).

Attention, tous les SSD ne sont pas compatibles avec tous les enregistreurs, mais c’est le cas chez Atomos. J’ai un Atomos dans lequel je peux mettre n’importe quel SSD. En revanche, j’ai acheté récemment un moniteur Convergent Design avec lequel je ne pouvais enregistrer que sur un modèle très précis de SSD samsung, tout le reste étant incompatible.
On reviendra un peu plus tard sur les SSD.

CompactFlash

J’ai une histoire particulière avec la CompactFlash parce que c’était les premières cartes du 5D Mark II, mon premier appareil. On en voit de moins en moins, à part peut-être en photo, car elle a été remplacée par la CFast.

CFast

Elle ressemble comme deux gouttes d’eau à la CompactFlash mais n’a pas les mêmes connectiques. Ces 2 supports ne sont pas compatibles entre eux, mais la CFast a été une évolution. Cette carte a un très bon débit, elle est utilisée sur des caméras relativement haut de gamme, notamment chez Canon. On pouvait les mettre également sur les Alexa Mini et plus récemment sur la Black Magic Pocket (qui n’est pas vraiment une caméra haut de gamme).

Ces cartes pourront également enregistrer sur la prochaine RED Komodo de RED, leur caméra d’entrée de gamme qui devrait coûter 5 000 €.

Les cartes P2

Les cartes P2 sont aujourd’hui utilisées dans des caméras broadcast, mais pas du tout dans les caméras cinéma, les caméras polyvalentes de type Eva One, C300, C200 ou FS7 FX9, et encore moins sur tout ce qui est caméra hybride et DSLR, 

RED Mag ou Mini Red Mag 

Ce sont des SSD retravaillés sur lesquels on a mis une coque et qui permettent d’enregistrer sur la caméra RED. En gros, ce sont des SSD propriétaires RED qui coûtent quand même assez cher (2 000 €/To).

ll y a d’ailleurs eu un petit scandale dernièrement, parce qu’un des concurrents de RED (qui proposait des alternatives et avec qui RED était en procès) a démonté une RED Mag et a prouvé que les disques durs SSD installés à l’intérieur étaient des disques durs grand public « crucial », donc même pas américains. Il a démontré qu’il n’y avait pas ce côté « Made in America », et que ces SSD d’entrée de gamme n’étaient pas les meilleures pièces, comme RED l’expliquait… Ce petit scandale a d’ailleurs incité RED à baisser le prix de ses Mini-Mag. 

SQD

Les SQD ont été développés par Sony. Ils sont d’ailleurs les seuls à utiliser ce support (avec certains Nikon). Leur puissance est relativement similaire à la CFast.

SXS (se prononce « S by S ») 

Ces cartes étaient utilisées dans les premières caméras. Il s’agissait de cartes relativement haut de gamme, mais que l’on ne voit quasiment plus maintenant.

Cartes CODEX

Les cartes CODEX sont un peu l’équivalent pour ARRI des Mini-Mags pour RED, c’est-à-dire une carte SSD propriétaire. À la différence que chez ARRI, les Alexa Mini pouvaient enregistrer en CFast, même si la dernière caméra de ARRI n’enregistre qu’en CODEX. Tout comme les RED Mags il s’agit d’un SSD propriétaire, retravaillé avec une coque et certainement recodé avec de l’électronique. Une carte CODEX coûte également assez cher : environ 2 000€/To.

Cartes SD

J’ai consacré un épisode spécial cartes SD sur ma chaîne Youtube et sur le blog, vous pouvez jeter un petit coup d’oeil 🙂

L’univers des cartes SD est assez complexe, il y a différentes catégories. C’est un univers très large qui va de la carte SD qui enregistre en 2 Go à celle qui enregistre jusqu’à 1 To. Les vitesses d’écriture varient énormément. 

Retenez surtout que les cartes SD sont les supports d’enregistrement qui intéressent le plus les vidéastes car ce sont les plus utilisés (APN, DSLR,  hybride…). On peut aussi les retrouver sur certains enregistreurs, notamment chez Black Magic avec les vidéos assists. Il existe même quelques enregistreurs pour régie sur lesquels on peut mettre des SSD. C’est un format super pratique et c’est le plus démocratisé !

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