Le but de cet article est de faire réfléchir sur ton identité créative, à ce que tu veux faire dans la vidéo, le cinéma, et ce qu’il faudra développer. Es-tu plutôt vidéaste ou cinéaste?
Je vais donner ma définition de ces deux termes, mais elle n’engage que moi 🙂
Le vidéaste autant que le cinéaste sont des réalisateurs. Ce sont les responsables artistiques d’un métrage. Ils capturent une matière brute lors de la captation, et ils la transforment lors du montage en une matière finale.
Selon moi, on emploie le terme « cinéaste » quand il y a une notion de fiction. Le cinéaste a une histoire à raconter, un propos à défendre sous forme de fiction ou de documentaire. Pour faire cela, il faudra un grand nombre de techniciens. Le cinéaste a une équipe relativement grande, et il doit développer des compétences comme la direction d’acteurs, le découpage technique ou la gestion d’équipe.
La priorité du vidéaste est de faire de belles images. Il a aussi ce côté polyvalent et indépendant, il sait plus ou moins tout faire. Même si ce n’est pas un expert dans tous les domaines, il a les bases partout. Le vidéaste est plus dans l’instant présent que le cinéaste, il anticipe peut-être un peu moins son découpage. Comme il travaille seul ou en équipe réduite, il a beaucoup plus d’agilité sur le tournage et peut se permettre d’improviser plus facilement : il a une légèreté d’action. On peut faire un rapprochement entre le vidéaste et le photographe. Même s’il a préparé son sujet, il va y avoir une grande part d’improvisation sur le moment. D’ailleurs, de nombreux photographes se forment à la vidéo et deviennent des vidéastes. Le vidéaste a un œil esthétique assez développé d’où lui vient cette envie de faire de belles images. C’est aussi un geek de la technique : il adore mettre la technique au service de sa créativité et tester de nouvelles choses, de nouveaux équipements.
On peut être vidéaste et cinéaste en même temps. Il est tout à fait possible d’être vidéaste sans être cinéaste, d’aimer faire de belles images et d’être ultra pointu en technique. Par contre, un bon cinéaste se doit d’être vidéaste : maîtriser la technique, avoir un œil développé, et avoir les bases dans tous les domaines.
Mon but, c’est de t’amener à te poser cette question : quel est mon but ? Qu’est-ce qui m’attire dans la vidéo ? Est-ce que je veux raconter des choses, est-ce que je veux faire de la fiction, est-ce que c’est la technique, les belles images qui me motivent ? La vidéo est-elle un moyen pour atteindre mon but ou mon but en lui-même ? Cette réflexion est à mûrir pour définir son identité de créateur, son « pourquoi » créatif. Le « pourquoi » est important parce qu’il donne du sens. En donnant du sens à ce qu’on fait, on est beaucoup plus aligné et donc beaucoup plus efficace.
Selon moi, il existe un troisième type de réalisateur : le réalisateur plasticien, comme Spike Jonze ou Michel Gondry. Ces personnes viennent du monde de l’art et se servent de la vidéo comme si c’était de la peinture. Ils vont essayer de donner du sens par les images et par une recherche plastique.
Conclusion :
Lorsqu’on veut devenir réalisateur c’est important d’être vidéaste. Trop de personnes veulent devenir réalisateur sans développer leurs compétences techniques pour être indépendant. Il est essentiel de se former, soit en devenant vidéaste, soit en se spécialisant dans un pôle technique comme l’image.
A contrario, un vidéaste peut très bien ne pas vouloir devenir cinéaste, mais s’il le veut il devra aussi développer les compétences du cinéaste : la direction d’acteur, la réflexion de grammaire narrative et la gestion d’équipe.
Ce genre de réflexion est important, ça aide à avancer dans la vie. Quand on a un sens, qu’on sait pourquoi et où on veut aller, on avance beaucoup plus rapidement.